Résumé :
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Hergé étant mort alors que l'album qui devait suivre celui-ci était encore en chantier (et ne serait du coup jamais terminé), il appartient donc à "Tintin et les Picaros" - un peu à son corps défendant - de conclure la série sur une note en demi-teinte. Car si l'album se lit toujours avec plaisir, il n'en pose pas moins quelques questions un peu amères : la fin notamment où Alcazar reprend le pouvoir à Tapioca mais où les bidonvilles demeurent, est un commentaire un peu désabusé et quelque part inapproprié (eu égard aux convictions humanistes de Tintin) sur la situation des dictatures d'alors en Amérique du Sud. Comme si Tintin était au final impuissant à changer le cours des choses (ce qui n'était pas le cas dans ses aventures plus anciennes). Et pourtant : la plupart de ses amis étant emprisonnés, il ne reste plus qu'Haddock et lui (et Tournesol peut-être) comme si tout le monde dépendait plus que jamais de lui.Même le dessin est plus "neutre", on sent trop la patte du studio, plus assez celle de l'artisan Hergé. Et Tintin porte désormais des jeans et non plus ses fameuses culottes de golf ainsi qu'un casque à moto avec le symbole de la paix dessus ! Là aussi, vestimentairement parlant, il semble se chercher. On ne saura que partiellement (avec L'Alph Art) si Hergé aurait été à même de surmonter sa crise d'inspiration en ce milieu des années 70...
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